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Désignation des types Mercedes en 1975
Quand passe une Mercedes, les passants se retournent presque inconsciemment pour lire sur la malle arrière le fameux monogramme* : 200 D, 300 SL, 450 SLC 5.0, etc.
Depuis 1926 -date de la fusion Mercedes et Benz- le système de désignation a connu de nombreuses vicissitudes. Si jamais on évoque devant vous une Mercedes 300, elle fût déclinée dans tellement de châssis et carrosseries que c'est la confusion presque certaine. La seule chose dont vous pouvez être sûr (inutile d'en venir aux mains), c'est que 300 indique la cylindrée du moteur soit 3 litres environ. Du haut-de-gamme puisqu'aucun moteur français ne rivalise, ni même existe ! Et enfin parfois à droite sur le coffre la "vraie" cylindrée comme 4.5 ou 6.3... [si jamais ici vous êtes pris de vertiges, n'appelez pas le 15 et continuez de lire]
Ceci confirme ce qu'on a tous deviné confusément : Mercedes a toujours accordé la prééminence aux moteurs. Mercedes a toujours fabriqué des moteurs gros & fiables. Pas à l'américaine ("gros moteurs dans châssis merdiques" = muscle cars) mais à l'allemande ("tout bien dimensionné" Echt gut). Détails sur les moteurs page Conseils d'achat.
Nous nous bornons ici à déchiffrer les Mercedes des seventies. Pour un article plus général historiquement, lisez par exemple Décodage des sigles et abréviations Mercedes par M. COMBES du Club Mercedes France dont on trouve des copies sur le net.
Nous décodons les types mine, les moteurs ainsi que les chiffres de production des W116 et W123 avec (cadeau) les prix de vente d'origine (France 1975).
Navré mais cette page n'est pas encore illustrée. Votre voiture est répertoriée ici ? Quelle chance ! Envoyez sa photo Contact
* monogramme désigne des initiales (auteur ou marque) ; sigle aussi ; logotype serait préférable (en typographie) mais a dévié vers le "logo" symbole de marque. Quand à insigne, c'est un emblème, etc. Le mot exact m'échappe. Quelqu'un peut-il proposer mieux ?
Les monogrammes Mercedes
Par défaut, on a affaire à un moteur essence à carburateur : par exemple "Mercedes 250"
250 : cylindrée en centilitres (cl) à 3 chiffres : 250 cl = 2.5 l = 2500cm3 parfois approximative. Exemple : la Mercedes 250 type 123 à 6 cyl. cubait 2778cm3
E : Einspritzung = injection essence
D : Diesel
K : Kompressor moteur à compresseur volumétrique
L : Lang châssis allongé (+10cm pour les passagers sur W116)
S : Sonder Klasse = hors classe puis finalement Classe S
C : Coupé
T : Touristik und Transport = Kombi = break modulable (mais badgé S en interne comme S123 S124)
Autres sens et symboles avant-guerre :
S : Sport sinon Spezial pour marquer un modèle : SSK pour Sport Spezial Kurtz
K : Kurtz pour châssis court (SSK châssis court... mais avec Kompressor)
L : Leicht pour léger : SSLK pour Sport Spezial Leicht Kurtz
SL : modèle de sport léger = cabriolet, mythifié par le 300 SL
H : Heckmotor = moteur arrière dès 1934 -on ne sait pas qui eut l'idée mais Ferdinand PORSCHE travaillait alors chez MB et le transfuge appliqua le principe avec succès sur la Coccinelle. Notez qu'une pré-série de 35 Käfer furent produites... par MB !
V : Vorn-motor = moteur avant (pour distinguer des moteurs arrière) : 170V pour la plus célèbre
G : Gelande tout terrain comme le G4, cher aux chefs nazis et ressuscité en 1980. Schwarzenegger a lui reçu en 2017 son Gelande électrique (on reste en famille d'après certaines sources)
On le voit, aucune peine n'est épargnée à l'amateur curieux puisque chaque lettre a été détournée au goût du jour. Même les connaisseurs peuvent faire des erreurs.
Quant à la 600, elle fut et resta à part la 600 malgré plusieurs châssis (court ou long à 6 portes) et carrosseries (limousine ou Landaulet). Sa devancière fut la 770K (encore Hitler...)
Décodons maintenant quelques Mercedes des seventies :
La gamme Mercedes commençait par la 200 à 4 cylindres (essence à carburateur) soit 2,0l de cylindrée. Déjà le haut de gamme pour de nombreux de constructeurs qui plafonnent à 2 litres. Pour un mécanicien qui n'aurait connu que Mercedes, les "françaises" (au hasard) sont des joujous à petit moteur le plus souvent... merdique. Oui disons-le nettement, ces "jouets" n'ont jamais bien fonctionné parce qu'ils furent conçus à l'économie et parfois bêtement (mal dimensionnés, alambiqués, etc.). L'attachement très respectable de certains (dont à mon grand dam je fais partie) à les faire rouler de nos jours tient plus de la magie noire que de la mécanique. Et oui, la collection peut rendre fou ! Ne parlons pas de leur coût d'entretien, puisqu'il faut presque toujours s'y reprendre à deux fois... Restez rationnel : payez la qualité Mercedes et vous gagnerez à la fin. Surtout si vous vous plantez dans le décor.
Une 230.4 est une 2.3l à 4 cylindres (essence à carburateur), tandis que la 230.6 est la version 6 cyl. Notez que c'étaient les classe E de l'époque, E non pas pour injection mais Executive ce qui ajoute à la confusion des E...
La classe E était W115 en 4 cyl. ou W114 en 6 cyl. jusqu'en 1976 où sortirent les emblématiques W123. Il fallut toutefois attendre les années 80s pour un moteur 4 cyl. rationnel : le M102 sur la "petite" 190 E W201
Une 280 SE L est une classe S de 2.8l à 6cyl. à injection et châssis allongé.
Le 350 SL C est la version coupé du 350 SL (cabriolet ou Sport Léger) à moteur essence à injection 3.5l : injection car JAMAIS de carburateur sur les gros moteurs MB cad de plus de 3.0 litres après-guerre sauf peut-être dans les 50s (?)
La 240 D 3.0 est une Diesel de 3.0l de cylindrée sortie en 1974 (type W114) avec le 4 cyl. OM615. La "vraie" cylindrée 3.0 se place à droite du coffre, tout comme la vénérable 300 SEL 6.3. Notez que cette voiture monta à partir de janvier 1976 le tout premier 5 cylindres de l'histoire des voitures particulières (moteur OM617) en même temps que la 300 D châssis W123.
Ce même moteur 5cyl. OM617 reçut également le tout premier turbo Diesel mondial sur la 300 SD TURBODIESEL (classe S W116) sortie uniquement aux USA en février 1978 ! Elle fut suivie par le 300 TD TurboDiesel sorti en octobre 1980 qui est un break Diesel 3.0l à cinq cylindres, injection et turbo. Pas de lettre pour le turbo, le T étant déjà réservé aux breaks Touristiques -appelés Kombi en Allemagne pour "modulable" ! Diesel est ici redondant avec le D mais ce moteur OM 617 marqua les débuts du Diesel à grande échelle (ce monogramme TurboDiesel est donc un exotisme de plus, purement marketing). A l'époque vous rouliez au gazole pour presque rien, mais bien peu le comprirent et adoptèrent dès les seventies le Diesel "fumant" et "poussif". Puis, en 1981, le Diesel devint comme par enchantement le Graal mécanique avec l'arrivée du turbo-compresseur + l'intervention quasi-divine des compères Mitterand-Calvet sur les prix à la pompe, prix restés distordus en France jusque vers 2020 par des "taxes magiques" (cad gazole moins cher que l'essence=connerie écologique, soit dit en passant). On comprit alors finalement que l'air citadin était plus vicié par les fines particules d'oxyde d'azote NO (gazole imbrûlé) que par le CO de l'essence.
Mais les monogrammes inscrits en clair sur les malles arrières restent insuffisants pour s'y retrouver, y compris avec une photo -que vous pouvez envoyer !
Un même monogramme peut en effet désigner des châssis, carrosseries ou moteurs bien différents : la Mercedes-Benz 230 est une W114 à moteur 4 ou 6 cylindres à carburateur, mais aussi ensuite une W123 à moteur 4 cyl. -moteur M115 à carburateur puis M102 à carbu ou injection, soit en tout cinq motorisations différentes ! Mercedes, c'est d'abord des moteurs.
Étrangement, les monogrammes ou étoiles sont vendus plus cher en occasion qu'en neuf. Pourtant, Mercedes fournit ces attributs chromés au prix de la grande série : environ 20€ l'étoile de capot neuve. Sauf indisponibilité car la liste s'allonge à vue d'oeil depuis 2010...
Autre confusion "classique" : Mercedes 280 SE peut désigner suivant l'année une W108 de 1968 (M130), une W116 de 1975 (M110) ou encore une W126 de 1985 (M110)
Ce moteur M110 de 2.8l fut un grand classique monté sur toutes les gammes commerciales E S SL SLC G TE : Classe E (W123), classe S (W116 puis W126), SL ou SLC (W107), classe G (4X4) et classe T (= break ou Kombi). Avec 6 cylindres en ligne à deux arbres à cames et carburateur ou injection K, le M110 était nettement plus intéressant en performances que les autres 6 cyl. M130 et M180 (cf tableau plus bas). Le M110 reste un, voire le grand succès technique et commercial des seventies. Suite lire Conseils d'achat
C'est donc finalement le type mine gravé dans le compartiment moteur qui permet de discriminer les différents modèles.
Petites choses utiles à savoir : en allemand une voiture de tourisme se dit PkW (Personenkraftwagen=véhicule personnel à moteur)
Un camion c'est LkW (Lastkraftwagen : véhicule poids lourd à moteur ou Nutzfahrzeuge : véhicule utilitaire)
Les moteurs Mercedes s'écrivent M100.985 à essence ou OM636.932 à huile lourde (Diesel) mais dans le tableau qui suit, M et OM ne sont pas repris dans le document MB.
Les types Mercedes de 1975
Sont ici répertoriés tous les types Mercedes-Benz avec leur prix de vente France, essentiellement d'après le Manuel de tableaux Édition décembre 1975.
Pourquoi 1975 ? parce qu'au beau milieu des 70s !
1975 est l'année de sortie de la Mercedes 450 SEL 6.9 en mai
1975 est l'année de transition de l'injection Bosch D électronique vers l'injection KA mécanique, puisque les 2 versions se côtoient pour les 450 au V8 M117 aux avatars multiples, etc. Lire Conseils d'achat.
1975 vit en Diesel la transition du 4 au 5 cyl. (du 3.0l entre 1974 et 1976), lire ci-dessus.
D'autres années restent mémorables chez MB : 1972 (classe S W116), 1976 (classe E W123) ou 1979 (classe S W126) puis 1985 (560 SEL), 1991 (W140), etc.
Les moteurs US (à faible compression) sont inclus à titre de comparaison. En 1975, le Manuel ne répertoriait déjà plus la Mercedes 600 car elle gonflait un peu trop les pages par ses exotismes (produite de 1964 à 1981 soit 17 ans), mais je l'ai ajoutée car elle partageait le même moteur que la 300 SEL 6.3 arrêtée quant à elle en 1972.
Les types Mercedes-Benz en 1975
nom commercial 1975
type
moteur
compression normale (faible comp.)
carburant
cylindrée
en cm3
puissance DIN
cv à mn-1 (faible comp.)
sortie
prix de vente 1975
en Francs TTC [TVA à 33 % incluse]
Limousines classe E
200 D
115.115
615.913 (--)
Diesel 4 cyl.
1988
55/4200
12/1967
220 D
115.110
615.912 (--)
Diesel 4 cyl.
2197
60/4200
12/1967
240 D
115.117
615.916 (--)
Diesel 4 cyl.
2404
65/4200
08/1973
47 800
240 D 3.0
115.114
615.910 (--)
Diesel 4 cyl.
3005
80/4000
08/1974
52 900
200
115.015
115.923 (115.926)
4 cyl. carbu.
1988
95/4800 (85/5000)
12/1967
39 000
230.4
115.017
115.951 (115.951)
4 cyl. carbu.
2307
110/4800 (99/4800)
08/1973
42 700
230.6
114.015
180.954 (180.955)
6 cyl. carbu.
2292
120/5400 (106/5300)
12/1967
47 000
250
114.011
130.923 (130.933)
6 cyl. carbu.
2778
130/5000 (118/5000)
06/1970
52 000
280
114.060
110.921 (110.931)
6 cyl. carbu.
2746
160/5500 (145/5500)
06/1972
55 200
280 E
114.062
110.981 (110.991)
6 cyl. inject. D
2746
185/6000 (170/6000)
04/1972
62 300
Limousines classe S
moteur
compression normale (faible comp.)
carburant
cylindrée
en cm3
puissance DIN
cv à mn-1 (faible comp.)
sortie
prix 1975
en Francs TTC
280 S
116.020
110.922 (110.932)
6 cyl. carbu.
2746
160/5500 (145/5500)
09/1972
70 400
280 SE
116.024
110.983 (110.993)
6 cyl. inject. D
2746
185/6000 (170/6000)
09/1972
78 900
280 SEL
116.025
110.983 (110.993)
6 cyl. inject. D
2746
185/6000 (170/6000)
01/1974
91 000
350 SE
116.028
116.983 (116.993)
8 cyl. inject. D
3499
200/5800 (180/5500)
08/1972
88 400
350 SEL
116.029
116.983 (116.993)
8 cyl. inject. D
3499
200/5800 (180/5500)
09/1973
101 600
450 SE
116.032
117.983 (117.993)
8 cyl. inject. D
4520
225/5000 (210/4800)
12/1972
101 300
450 SE
116.032
117.986 (117.996)
8 cyl. inject. KA
4520
217/5000 (200/4800)
1975
450 SEL
116.033
117.983 (117.993)
8 cyl. inject. D
4520
225/5000 (210/4800)
12/1972
450 SEL
116.033
117.986 (117.996)
8 cyl. inject. KA
4520
217/5000 (200/4800)
1975
450 SEL 6.9
116.036
100.985 (100.985)
8 cyl. inject. KA
6834
286/4250 (260/4000)
05/1975 (1977)
185 000
Limousines hors classe
moteur
carburant
cylindrée
en cm3
puissance DIN
cv à mn-1
sortie
prix 1975
en Francs TTC
600
100.012
100.980
8 cyl. inject.
6332
250/4000
06/1964
600 longue 4 portes
100.014
100.980
8 cyl. inject.
6332
250/4000
06/1964
600 longue 6 portes
100.016
100.980
8 cyl. inject.
6332
250/4000
06/1964
Coupés
moteur
compression normale (faible comp.)
carburant
cylindrée
en cm3
puissance DIN
cv à mn-1 (faible comp.)
sortie
prix 1975
en Francs TTC
250 C
114.023
130.923 (130.933)
6 cyl. carbu.
2778
130/5000 (118/5000)
08/1969
57 700
280 C
114.073
110.921 (110.931)
6 cyl. carbu.
2746
160/5500 (145/5500)
06/1972
280 CE
114.072
110.981 (110.991)
6 cyl. inject. D
2746
185/6000 (170/6000)
04/1972
68 000
280 SLC
107.022
110.982 (110.992)
6 cyl. inject. D
2746
185/6000 (170/6000)
08/1974
104 400
350 SLC
107.023
116.982 (116.992)
8 cyl. inject. D
3499
200/5800 (180/5500)
12/1971
111 300
450 SLC
107.024
117.982 (117.982)
8 cyl. inject. D
4520
225/5000 (210/4800)
17/1972
129 000
450 SLC
107.024
117.985 (117.985)
8 cyl. inject. KA
4520
217/5000 (200/4800)
1975
Roadsters
moteur
compression normale (faible comp.)
carburant
cylindrée
en cm3
puissance DIN
cv à mn-1 (faible comp.)
sortie
prix 1975
en Francs TTC
280 SL
107.042
110.982 (110.992)
6 cyl. inject. D
2746
185/6000 (170/6000)
08/1974
roadster 86 000
hard-top 91 280
350 SL
107.043
116.982 (116.992)
8 cyl. inject. D
3499
200/5800 (180/5500)
03/1971
roadster 94 340
hard-top 98 700
450 SL
107.044
117.982 (117.982)
8 cyl. inject. D
4520
225/5000 (210/4800)
06/1971
roadster 112 000
hard-top 117 840
450 SL (injection KA)
107.044
117.985 (117.985)
8 cyl. inject. KA
4520
217/5000 (200/4800)
1975
Véhicules spéciaux
moteur
compression normale (faible comp.)
carburant
cylindrée
en cm3
puissance DIN
cv à mn-1 (faible comp.)
sortie
prix 1975
en Francs TTC
240 D Ambulance
115.105
615.916 (--)
Diesel 4 cyl.
2404
65/4200
240 D Break
115.107
615.916 (--)
Diesel 4 cyl.
2404
65/4200
240 D Ambulance longue
115.108
615.916 (--)
Diesel 4 cyl.
2404
65/4200
240 D Limousine longue
115.119
615.916 (--)
Diesel 4 cyl.
2404
65/4200
230.4 Ambulance
115.105
115.951 (115.951)
4 cyl. carbu.
2307
110/4800 (99/4800)
230.6 Break
114.007
180.954 (180.955)
6 cyl. carbu.
2292
120/5400 (106/5300)
230.6 Ambulance longue
114.008
180.954 (180.955)
6 cyl. carbu.
2292
120/5400 (106/5300)
230.6 Limousine longue
114.008
180.954 (180.955)
6 cyl. carbu.
2292
120/5400 (106/5300)
Sources : Manuel de tableauxVoitures de tourisme Édition décembre 1975 Daimler-Benz Aktiengesellschaft (1972 et 1977 pour certains détails). Ces manuels sont encore disponibles chez MB à 50€ (anglais ou allemand uniquement).
L'Automobile n°352 Édition Spécial Salon de l'Auto 75 octobre 1975 pour les Prix de vente en France
Ce tableau reste toutefois incomplet car chez MB il existe des exotismes et sur-mesure, sans parler des versions nationales -US, Suède et Japon et autres. Enfin n'oublions pas les exemplaires souvent uniques "préparés" par AMG, Brabus ou les carrossiers : corbillards, breaks classe S, etc.
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40 ans plus tard (2015)
Comme pour embrouiller un peu plus, les fameux "monogrammes" ont changé de signification depuis 1975
Aujourd'hui la 450 SEL 6.9 serait badgée Mercedes S69 (sigle commercial)
Ou plus exactement suivant la classification interne et moderne Daimler-Benz V 116 E 69.
En effet : V pour limousine rallongée, type 116, E pour injection, 69 pour la cylindrée en décilitres cette fois-ci (69dl = 690cl = 6900 cm3 = 6.9l), quel mic-mac !
W = Limousine
V = Limousine Verlängert (limousine rallongée)
S = Kombi (break) par exemple S123
C = Coupé
A = Cabriolet
R = Roadster
CL = Kompakt-Limousine (limousine compacte)
E = Einspritzung
D = Diesel
V = Vorgaser
Source : Mercedes-Benz Typen-Codes
Remarquez l'absence de Berline puisque tout le monde roule en... W Limousine ! En Allemagne, le Limousin fait plus rêver que Berlin ?
On devine que le W signifie Wagen (voiture) avec, en allemand comme en français, une nuance plus chic que das Auto (≡ "l'auto"), récupéré publicitairement par VolksWagen (≡ voiture du peuple). Étymologiquement, le wagon (≡ der Wagen traduction facile) qui transportait au XVIIe hommes, bêtes ou marchandises fut 'bêtement' réservé en France mi-XIXe aux marchandises, les passagers voyageant dorénavant en voiture (≡ Wagen) ce qui est dommage car on a créé un faux-ami Wagen ≠ wagon cad on ne met pas les bestiaux en voiture mais en wagon !
Les "vraies" limousines sont donc classées V pour Velängert ≡ Rallongée
Le S est complètement détourné et prête à confusion puisqu'il signifie... break !
Le A aussi, car commercialement la classe A est une entrée de gamme qui n'a rien à voir avec un cabriolet.
Quant aux limousines compactes CL, on se gratte la tête car Compact-Limousine est une traduction de l'allemand Kompakt-Limousine vers l'anglais. Soumission...
Comme vous pouvez le constater, tout ceci n'a strictement rien à voir avec la classification commerciale en vigueur : par exemple, la Classe E signifie commercialement "Executive" ≡ cadre et non plus "injection". On se demande si l'exécutif commande ou exécute, mais il est vrai que dès qu'on conduit une Mercedes on devient haut placé... selon une hiérarchie stricte qui fait l'objet de toute cette page !
Certains détails ont pu m'échapper et des coquilles se glisser dans ce grand méli-mélo des sigles, merci de vos retours...
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Décoder un numéro de châssis Mercedes
Prenons au hasard un numéro de série de châssis (inscrit sur la carte grise et frappé dans le compartiment moteur) : WDB 116036 22 0005000
WDB : Wagen Daimler Benz = véhicule Daimler Benz = une Mercedes
116 : type 116 ou W116
036 : la version ou motorisation : 450 SEL 6.9
22 : 2=direction à droite + 2=boîte de vitesse automatique
[sinon 1=direction à gauche LHD et 0=boîte de vitesse mécanique]
005000 : numéro de châssis en sortie de chaîne
Le type mine est ici 116.036
Conclusion : le hasard fait bien les choses puisque nous avons affaire à la 5000e Mercedes 450 SEL 6.9 sortie des chaînes à direction à droite (donc une version anglaise UK ou Japon) et boîte de vitesse automatique (de série pour toutes les 450 SE SEL SL SLC)
Comme monsieur Jourdain, qui faisait de la prose sans le savoir, Mercedes produisit un siècle durant des classe S...
Production des types 116 et 123
Daimler-Benz classe les types mine en "classes", ce sont les gammes commerciales.
Type W 116
La première classe S officielle “Mercedes-Benz S-Class” fut présentée au public en septembre 1972, en remplacement des séries W 108/109. La nouveauté du classé S en 1972, ce sont les débuts du haut-de-gamme en série avec 473 035 voitures type 116 produites.
En fait, Mercedes produit depuis toujours des classe S. Pour un constructeur positionné dans le haut-de-gamme, la classe S signifiait le meilleur ou la crème Mercedes, sans toutefois effleurer le hors-classe comme la Mercedes 600. Mercedes a d'ailleurs toujours proposé, en sus de ses gammes, des options uniques sur-mesure.
Les journalistes tentent des comparaisons avec les rivaux, mais il y en a bien peu à l'époque... Une SM arrivait tout juste à la cheville d'une 280 SE. Les moteurs Mercedes dépassaient alors les cylindrées communément admises de ce côté-ci du Rhin : les Françaises plafonnaient à 2.7 litres en 1975 avec le nouveau PRV 6cyl. à 136cv sur R30TS ou 604SL, à la suite du Maserati 2.7l 178cv de la SM qui venait de jeter l'éponge en 1974 (12834 SM sorties contre 280773 280 S SE SEL) "moteur bruyant, manquant de souplesse ainsi que de puissance" d'après L'Automobile spécial Salon 1975. Les Américaines avaient certes de gros moteurs, sans pouvoir rouler vite. Les Anglaises avaient aussi leur mot à dire, sans jamais atteindre la fiabilité allemande. La Classe S a donc pu tranquillement trouver sa clientèle dans les 70s pour passer à la très grande série dans les années 80s. Les grandes voitures ne s'improvisent pas !
Le best seller de la classe S type 116 fut la 280 SE, talonnée par la 280 S (à carburateur)
Tandis que les versions les plus rares des W116 sont les limousines rallongées 350 SEL et 280 SEL
Le souci avec les changements de dénomination évoqués, c'est que même la documentation MB parfois s'y perd !
Exemple : la 300SD (sortie en 1977 aux USA uniquement) n'est répertoriée dans les Manuels de tableaux de l'époque qu'à partir de février 1978 (pas encore répertoriée en décembre 1977)
Type W 123
Introduit publiquement en janvier 1976 en remplacement des types W114 et W115, le type 123 reçu pour mission d'assoir l'empire Mercedes sur une base solide : la classe E (Executive qui cible déjà une élite). Remarquez que le coup de crayon des W123 s'inspire fortement des W116, au point qu'on peut les confondre de loin : "la nouvelle série ne témoigne d'aucune recherche de ligne par rapport à ses devancières. Assuré sans doute de rassembler une clientèle fidèle quelle que soit l'esthétique... et à n'importe quel prix. On regrette une telle politique de la part d'un constructeur qui a eu, en d'autres temps, un style personnel et élégant." AJ Le Salon de l'Auto 09/1976
Cette politique porta des fruits admirables qui ne reposaient pas juste sur la "fidélité". Ce journaliste oubliait juste tout ce qu'il y avait de technique et rationel dans ces modèles. En misant fortement sur le Diesel, Mercedes atteignit un succès commercial qui marqua l'époque (200D et 240D). Beaucoup de ces voitures, très durables et simples à réparer, ont fini leur carrière en beauté... en taxi africain. En collection, une 123 c'est l'assurance d'aller loin et sans souci. Esthétiquement et comme les 116, l'ensemble n'est pas horizontal ni carré mais tout en courbes, ce qu'on vérifie en enfilade.
Il manque à ce tableau les versions coupés C, les break T et les versions spéciales.