Conseils d'achat Mercedes vintage

Votre future ancienne !


Certains signes des passants ne trompent pas : regards insistants, appels de phares voire coups de klaxon : vous êtes ailleurs, en 1975... Une vieille voiture ne passe pas inaperçue et éveille curiosité et sympathie !

L'achat d'une voiture, c'est d'abord un coup de coeur Que dire d'une ancienne Mercedes, qui apporte à la fois un peu de SEL à l'existence et l'ivresse de se transporter, voire même de voyager autrement.

Autrement ? Oui, car une Mercedes ancienne, c'est l'assurance d'arriver à destination. Ces voitures étaient conçues pour durer. Tandis que les autres constructeurs fabriquaient plutôt des... jouets fragiles. Ceci explique la densité des stations-service de cette époque Made in 1975

Mercedes-Benz avait alors une idée différente de la voiture : ne rien faire d'autre que de conduire. Il n'y avait pas besoin d'être mécanicien pour ROULER en Mercedes ▒▒░ ░

Deutsche Qualität n'était pas encore dans toutes les publicités et Mercedes se plaçait, de ce point de vue, au sommet. MB était une fierté des Allemands, comme la Mannschaft (équipe de football d'Allemagne). C'était simplement LA référence automobile, copiée ou imitée par tous les constructeurs.

Aujourd'hui en collection, il n'y a bien souvent qu'une Mercedes qui puisse encore vous emmener plus loin que la ville d'à côté ! Quelle ancienne peut ROULER ▒▒░ ░ 1000km d'affilée et sans souci ?

Les goûts et les couleurs ne se discutent pas et chacun a sa petite idée de ce qui lui ferait plaisir. Il suffit de creuser cette idée ! Personnellement, j'ai eu la chance de me laisser transporter en W123, C107, W126 et W116, à une époque pas très lointaine -vers l'an 2000- où ces modèles étaient encore abordables en abondance. Aujourd'hui (2022) l'abondance s'est hélas transformée en pauvreté, mais en cherchant bien, le rêve est encore à portée de volant volant noir.

Dans l'esprit de beaucoup, "collection" signifie accumulation des modèles ou variantes. Ici je défends le principe inverse qu'il faut limiter ses choix et concentrer ses efforts sur quelques véhicules. Que vous le vouliez ou non, même si vous êtes riche, une voiture reste une machine complexe. Pour l'entretenir correctement, il est indispensable de ROULER ▒▒░ ░, pas dormir au garage Ž Žšžž. Plus vous accumulez, plus vos collector s'usent à ne pas rouler.

Si vous collectionnez pour 'investir' afin de revendre plus cher clé plate, lisez le paragraphe Bonus. Certes le ‘vintage’ a le vent en poupe, mais dans une pure optique « investissement », on n'est jamais sûr de tirer grand'chose d'une ancienne, à part les soucis bien sûr.

Le point noir : le coût d'une restauration est toujours sous-estimé par l'acheteur. Quand une voiture "sort de grange", c'est que les coûts d'entretien ont déjà plombé l'ancien propriétaire. Donc, laissez tomber les épaves, sauf pour quelques pièces. On peut perdre beaucoup de plumes à vouloir faire revivre... ce qui est mort †

En revanche, il existe aussi de nombreux véhicules « sortis de grange » pour lesquels un simple changement de bougies et fluides suffit à redémarrer. Mais peut-être pas à vraiment ROULER ▒▒░ ░

La mode vintage est bien lancée (en 2020) et les anciennes deviennent un business normé. N'oubliez pas que ces véhicules réclament leur entretien courant et sans doute des réparations. Mais elles vous le rendront si vous vous occupez d'elles, en évitant la bidouille et le camouflage -qui deviennent eux aussi hélas préoccupants. De nombreux acheteurs croient acheter une Mercedes EURO alors que ce sont des Mercedes US déguisées ; exempli gratia page people. Méfiance !

Le risque en rénovant, c'est de tomber dans le goût du jour, voire le ‘tuning’ : on commence par remplacer par ce qui se trouve à portée de main (ou de porte-feuille), on ajoute bêtement des accessoires, des options et des gadgets personnels et on mélange tout ça. L'impression n'est plus la même et la valeur s'en ressent. Un excellente page sur ce qui est "inadmissible" en vue de « préserver le patrimoine automobile Mercedes-Benz et d'en faciliter l’entretien » https://www.w124.org/sitepublic/?page_id=1285. « Nous comprenons que le tuning plaise à certaines personnes mais ce n’est pas compatible avec notre philosophie. Afin d’éviter des clivages au sein du club, nous préférons refuser ces véhicules pour la sérénité de tous. » Notez qu'il en va de même en restauration de cycles, motocycles, bateaux, avions ou bâti ancien... Le tuning ajoute peu et enlève beaucoup !

Au final, la seule approche correcte qui ajoutera vraiment de la valeur en collection consiste à restaurer à l'IDENTIQUE. Soit en achetant des pièces neuves (devenues rares), soit en réparant ce qui est usé (démarreur, pompes, etc.). Parfois aussi il faut temporiser... [suite page Pièces détachées] C'est une approche modeste qui apporte la satisfaction du "travail bien fait" -une devise éculée aujourd'hui.

Le point "blanc" : une Mercedes des années soixante-dix était conçue increvable, sous réserve d'un entretien régulier. Les réparations sont simples si on compare aux autres marques et à ce qui vient après. Elles coûtent... ce que coûte la durabilité.

Mais pour pouvoir ROULER en ancienne Mercedes ▒▒░ ░ il faut avoir présent à l'esprit quelques points techniques... avant de craquer. «-Pour des ennuis» ajoute une voix perfide. Une voiture c'est d'abord de la technique et on devra y passer un jour. Autant anticiper. Sur des anciennes de 40-50 ans, les kilomètres, l'entretien, les réparations prennent un relief considérable !

Dans cette optique de conservation, il est utile d'en savoir un peu plus que le manuel de bord. On ne répare pas une ancienne comme quand elle sortait de chaîne neuve. Il faut donc observer attentivement les points d'usure, qui ne sont pas forcément les mêmes que sur une voiture flambant neuve. La documentation Mercedes est une base essentielle, mais reste incomplète pour un véhicule âgé où de nouveaux symptômes apparaissent.

Ces modestes conseils, plus clé platemécaniques qu'esthétiques, valent ce qu'ils valent et vous en trouverez bien d'autres, suivant les expériences de chacun.

Si vous n'avez jamais possédé que des voitures françaises, anglaises, américaines, italiennes, japonaises, etc. vous serez agréablement surpris de constater qu'une Mercedes s'entretient et se répare plus facilement. Les moteurs sont mieux conçus et tournent rond. En outre, chez Mercedes un soin sans égal était apporté à l'accessibilité des organes. Les barêmes de temps sont donc raccourcis, et oui (en revanche le coût horaire Mercedes était plus élevé) love Mercedes VW qui a le vent en poupe en collection actuellement avec Kombi, Käfer ou Kharmann (2023) ne jouait pas dans la même cour et d'ailleurs, sachez que les toutes premières cox furent fabriquées... par MB !

En fait, chacun apprécie la ligne d'une voiture avant d'ouvrir le capot (Ah la SM!). Mais dans une optique de ROULER ▒▒░ ░, le choix mécanique reste primordial, en particulier le moteur. C'est la beauté cachée des Mercedes, qui a fait leur renommée. Tout le contraire de certaines vieilleries à la française que je ne listerai pas et qui fonctionnent aussi mal en collection que d'origine... La camelote, même "vintage", ne se bonifiera jamais et veillit mal !

Lisez ce chapitre avant d'acheter une Mercedes des seventies qui partagent les mêmes moteurs particulièrement en 6 et 8 cylindres : C107, R107, W116, W123, W126... [sur la Mercedes 600 W100 consultez d'autres sources comme Frequently Asked Questions About Buying a M-100 Powered Automobile ou Liens]

Au sujet de la Mercedes 6.9 (W116036) lisez nos conseils d'achat 6.9



Mercedes des années 70-80s berline | limousine | coupé | cabriolet C107 R107 W116 W123 W124 W126 W201

Of course, if you don't drive these cars, hey break. They love to be driven and they must be driven.
'Bien entendu, si vous ne comptez PAS conduire ces voitures, hé STOP croix rouge ! Elles aiment rouler et doivent rouler.'
un vendeur de Mercedes Outre-Atlantique

Sont ici évoqués les moteurs, les châssis, la course, l'Histoire, les options. Ces points peuvent vous guider dans votre choix.

Notez que les moteurs passent ici exprès avant les carrosseries : avec une Mercedes, qu'importe le flacon quand on a l'ivresse... de ROULER ▒▒░ ░ vite et loin !

Les moteurs Diesels, eux aussi intéressants, ne sont évoqués ci-dessous qu'en passant Otto ou Diesel ?. J'attends la contribution d'un passionné...

Les Mercedes à essence

Quand on achète une Mercedes, on achète d'abord un moteur et une cylindrée, presque toujours plus grosse que chez les concurrents. Certes les 4 cyl. sont craquants, mais assez communs dans le parc de l'époque (70s). Toutefois les 4 cyl. devinrent des bêtes de course dans les 80s !

Les gros moteurs à essence sont réputés gourmants (c'est la question qui tombe la première), moyennant quoi le plaisir est très différent ! Leur gourmandise est toute relative et sans commune mesure avec celle des ogres US et Anglais V8 à carburateurs : Ford, Rolls... (mini 20l/100km ou maxi 11.8 mpg)

La cylindrée augmente le couple moteur. C'est ce couple qui est agréable, associé à la puissance : dès le ralenti la voiture avance seule, ne cale pas et accélère facilement en bas des côtes... un peu comme les Diesel qui sont appréciés parce qu'ils ne calent pas ; mais en plus, vous avez la puissance d'accélération.

Avec une Boîte automatique dotée d'un convertisseur, le couple est encore amplifié et le confort de conduite au top.

La cylindrée, c'est aussi un gage de durabilité car les moteurs tournent moins vite ; les organes s'usent moins.

Mercedes 350 SEL et 450 SEL

Quelques repères techniques sur les moteurs Mercedes :

point orange Les moteurs Mercedes contiennent beaucoup d'huile moteur (6 litres et plus), ce qui chagrine les radins et ceux qui croient que "ça tourne tout seul". Mais avec beaucoup d'huile, le risque de défaut de graissage diminue, même si le moteur en consomme. Notez que MB préconisait encore DEUX vidanges par an jusque vers 1985, ce qui reste aujourd'hui justifié en collection dans les régions à extrêmes (cf Agents moteur)

point orange Les moteurs Mercedes étaient équipés d'un filtre à huile dès les années cinquante, tandis que la concurrence tournait au "sans filtre" (comme les cigarettes ! ex: Renault 4cv ou Frégate). Au début, les filtres à huile étaient en acier (60s) et il suffisait de les nettoyer au pétrole. Ensuite en cartouche feutre ou papier, mais jamais sous cloche sertie : moins écolo, plus cher et pourtant aujourd'hui la norme.

point orange Les moteurs Mercedes ont tous une chaîne de distribution (jamais de courroie), chaîne qui ne mérite pas d'être changée avant 500000km voire plus soit dit en passant. Un vrai gage de tranquillité et d'économie par rapport aux courroies de distribution, sorte de faiblesse mécanique.

point orange Les moteurs Mercedes sont réputés increvables. Et c'est vrai ! À condition de vidanger régulièrement Huile moteur et Liquide de refroidissement...

Les moteurs Mercedes étaient conçus comme des moteurs industriels à usage intensif. Pas besoin de les "ouvrir" avant au minimum 200000-300000km, quand les autres constructeurs prévoyaient un kit "coup de fouet" dès 100000km. Ils étaient construits pour des usagers professionnels ou "gros rouleurs". Certains moteurs Diesel furent montés alternativement sur voiture, Unimog, marinisés (péniches) ou moteur fixe. Et la version "taxi" a toujours existé pour les modèles de base. Au final, le conducteur moyen en profitait, car chaque organe était dimensionné pour fonctionner très longtemps et sans souci. La valeur de revente d'une Mercedes-Benz était quasiment garantie ! Beaucoup moins vrai aujourd'hui...



Mercedes-Benz Classic 01 2013 "Purchasing advice: w116" pp. 34-39

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Dès 4 cylindres, MB se démarquait de la concurrence en 1975 avec une entrée de gamme à deux litres : Mercedes 200 et 230.4. Déjà du rêve pour beaucoup de constructeurs...

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Le 230.6 et le 250 étaient alors des 6 cylindres en ligne. Mais ces "petits" 6 cyl. 2.3 et 2.5 étaient réputés gourmands par leurs propriétaires. Notez que le 2.3 litres a oscillé entre 4 et 6 cyl. dans les 70s pour repasser en 4 cyl. à la sortie de la "petite" 190 en 1980. Son moteur 4 cyl. M102 fut une belle réussite Mercedes et engrangea de nombreux records à Nogaro avant de devenir une bête du circuit DTM : sobre, fiable et très efficace.

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Puis vous pourriez vous laisser tenter par un V8 : 350 (M116) ou encore 450 (M117) au doux feulement au ralenti ; au comportement qui peut passer pour anonyme dans le trafic jusqu'à 100km/h, puis au réveil brutal à partir de 140km/h...

Sous un V8 se cachent en fait 3 moteurs : un Diesel qui ne cale pas au ralenti, un 6 cylindres bien dans le trafic sans bruit rauque et un 8 cylindres qui provoque une claque à l'accélération à presque tous les régimes !

Enfin, ensorcelé par tant de chevaux cachés, vos regards se porteront vers le M100 qui mérite sa place au panthéon des moteurs Mercedes par sa rareté, sa fiabilité, sa cylindrée et son couple...

Mercedes : la classe S pour les nuls

Si on vous parle de 280 SE | 300 SEL 6.3 | 600 ce sont les années soixante (W108 W109 ou W100)
Si plutôt 280 S | 350 SE | 450 SEL 6.9 | ou 600 ce sont les seventies (W116 R/C107 ou W100)
Si 280 SEL | 380 SE | 500 SE : vous êtes en 1980-1985 (W126 série 1)
300 SE | 420 SE | 500 SE | 560 SEL : 1985-1991 (W126 série 2)
Après 1991 le S passe devant : S300 | S500 | S600 (W140...)
Sous un même numéro comme 280 les châssis et les moteurs peuvent varier énormément Types Mercedes 1975

Notez la différence majeure entre seventies et eighties : les blocs V8 sont passés de la fonte à l'alliage léger et se sont fragilisés.

Si vous hésitez entre bloc fonte ou alliage, renseignez-vous auprès des vendeurs de pièces Mercedes et autres casseurs : ils ne vendent quasiment jamais de moteur Mercedes M117 en fonte, ni de M100. Ces moteurs en fonte tournent très lentement et sauf accident ou délaissement, ils ont le plus souvent enterré leurs propriétaires. Ils nécessitent moins d'outils spéciaux. Les M110 (2.8) tournent un peu plus vite mais peuvent aussi atteindre des kilométrages astronomiques. En revanche, les 3.8, 4.2 et autres 5.0 en alliage des années quatre-vingt sont du pain béni pour les revendeurs !

Vous possédez un V8 en aluminium (dès 1979) ? Sachez que la lubrification y prend une importance accrue : le haut moteur est graissé par un tube et des trous percés dans le bloc mais un peu faibles (8mm puis 10mm). Le moindre délaissement des vidanges (ou huile bas-de-gamme) et l'affaire tourne au vinaigre : au début des poussoirs hydrauliques qui claquent, des arbres à came qui chauffent (surtout le droit), puis enfin carrément les culbuteurs qui peuvent passer à travers le couvre-culasse ou des soupapes courbées, et tout ça faute d'huile dans le haut-moteur...


Suivant la date de sortie de votre Mercedes, sachez aussi que l'injection électronique D-jetronic devient mécanique K-jetronic à partir de 1975 -suivant modèle lire Types MB 1975. L'injection K est moins coûteuse que la D et reste très fiable lire page Injection. A partir de 1977 sachez que tous les moteurs MB ont commencé à subir une cure de "dépollution" importée à grands frais de Californie et finalement néfaste pour la planète, comme pour la santé ! [comme d'ailleurs presque tous les gadgets écolos]

Que penser des modèles plus récents, comme le V12 d'une 600 SEL des 90s ? Aguichant sur le papier, mais les W140 peuvent vite devenir des bêtes à chagrin en collection avec des moteurs complexes (4 soupapes/cyl. et injection Bosch LH) et une électronique forcément capricieuse avec l'âge. Il faudra un porte-feuille blindé pour maintenir ces joujous. Et puis à quoi bon ? A mon avis, autant acheter une Maybach. La belle ligne Mercedes n'est plus ce qu'elle était, maintenant qu'elle est validée par des logiciels. Exit Bracq, bonjour les Sacco haricots...

M116 versus M110

On compare ici le V8 au 6 cylindres en ligne c'est-à-dire le V8 M116 de 3.5l au 6 cyl. M110 de 2.8l des années 70s.

A priori, on serait bien tenté par le V8, mais le 6 cyl. M110 avait deux arbres à cames en tête et était plus puissant que son prédécesseur M130 à simple arbre à cames (monté sur 280 SE W108 et W111 et 300 SEL W109 des sixties).

Ce fameux 6 cyl. en ligne M110 autrement dit 280 fut un grand succès commercial monté sur tous les châssis de l'époque : C107 R107 W116 W123 puis W126 et classe G. En fonte et à peine moins lourd qu'un V8 (240kg contre 250kg pour le 3.5), ce moteur s'est illustré en rallye. Une valeur sûre avec presque toutes les caractéristiques des V8 (jusqu'à 130 km/h en tout cas). A privilégier sur W126.

En fait, le 6 en ligne avec 185cv était ainsi juste en deça du V8 à 200cv avec seulement 10kg en moins et un son d'avion remarquable dès 120km/h !

Le V8 a quant à lui plus de couple, ce qui justifie ainsi son existence au milieu de la gamme haute Mercedes, avec ses fans aujourd'hui encore.

Ces deux moteurs ont été montés sur de nombreux châssis et modèles depuis les années 70 : W108 W109 C107 R107 W111 W116 et W126 depuis 1969 pour le 3.5, presque les mêmes après 1971 pour le 2.8 (sauf W108 W109 W111) avec en outre les gammes moyennes W114 et W123

On peut donc valablement hésiter entre M110 et M116 car le 6 cyl. a plus d'un tour dans son sac. Le V8 M116 n'a jamais été décrit comme meilleur et coûtait plus cher. Mais de ce fait, le V8 de 3.5 litres est peu répandu et en collection, ça compte aussi ! Exemple : la rare 350 SEL Types MB 1975

Mercedes 350 SEL Helmut SchmidtMercedes 350 SEL Helmut Schmidt

petite histoire du M117

Le V8 M117 est très répandu, car il est connu sous plusieurs avatars et monté sur de nombreuses Mercedes, sans que même leurs propriétaires le sachent ! Par son omniprésence, il méritait ce grand paragraphe.

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Il sortit en Europe à partir de 1973 sur les berlines 450 SE, limousines 450 SEL et cabriolets/roadsters 450 SL. Aux USA dès 1972 avec un rapport volumétrique plus faible = compressions moins fortes (bielles plus courtes) et surtout déjà dépollué, donc sans grand intérêt pour nous autres les "euro"... Initialement en fonte, il s'est réincarné plusieurs fois en alliage alluminium-silicium dans les 450 SLC 5.0, 500 SE et 560 SEL et SEC jusqu'en 1991 (pendant 18 ans).

Le M117 en fonte de 4.5 l fut un des moteurs les plus endurants jamais produits : pour ainsi dire, les casseurs n'en vendent jamais sauf à défaut total d'entretien, ce qui arrive hélas aux Mercedes qui semblent inusables à leur propriétaire...

En effet, ce V8 tourne très lentement et est rarement sollicité pleins gaz. Pas besoin avec son gros couple. Une valeur sûre. Ce moteur s'est illustré en rallye africain et même tardivement... au Mans ! lire ci-après. [Pourtant je note que le Mans Classic 2022 n'admit que les "propriétaires collectionneurs" d'avant 1971 à l'exception des 500 SEC. Donc en principe pas de 450 SLC 5.0 ni de 450 SEL (après 1971) ni même la 6.9]

Mécaniquement, le M117 était originellement en fonte grise de 4.5 litres. Issu directement du M116 de 3.5 l de 1969 par un simple allongement de la course de 2.8mm [cf tableau plus bas]. De nombreuses pièces sont donc interchangeables entre M116 et M117 en FONTE.

Le M117 initial en fonte en bref : cylindrée 4520cm3 | alésage 92mm | course 85mm | puissance 225ch et couple 38,5mkg (cf tableau ci-dessous pour les évolutions).

Notez que 3.5 litres de cylindrée était dans les 70s terra incognita pour la plupart des constructeurs européens. Les françaises plafonnaient à 2.2 litres -sauf exception comme Facel Vega avec moteur US. En Europe, seuls Opel (moteur US), Rolls Royce, Ferrari... avaient alors voix au chapitre, les USA étant largement en tête sur la cylindrée. Notez que les V8 made in USA restaient sur l'arbre à came central anté-diluvien. Une bonne idée d'Henri Ford qui permettait d'augmenter la cylindrée sans dépasser du capot moteur, puisque la culasse sans arbre à cames est moins haute !

Initialement, le M117 était doté d'une belle injection électronique (Bosch D-jetronic) avant de devenir mécanique à partir de 1976 (Bosch KA-jetronic). Lire Injection.

En 1978, ce bloc est profondément remanié et abandonne la fonte pour un alliage aluminium-silicium, tout en conservant assez bêtement le même numéro M117 (un porte-chance qui rappelle OSS...?). Il passe de 4.5 à 5.0 litres. L'intérêt du nouvel alliage était la réduction du poids et l'absence de chemises puisque les pistons coulissaient directement dans le bloc sur les cristaux de silice mis à nus (honing). Ce nouveau M117 en alliage est d'abord monté sur le coupé à vocation sportive 450 SLC 5.0 qui a aujourd'hui une valeur certaine en collection par sa rareté et ses performances en rallye. Son moteur M117.960 est spécifique avec un alésage unique de 97mm (au lieu de 92 ou 96,5mm) et une cylindrée de 5025 cm3 : attention ses deux joints de culasse diffèrent de tous les autres ! cf tableau ci-dessous

En 1979, le M117 alu fut monté sur la 500 SE SEL puis SEC. La 500 SE était censée jouer le rôle de la 6.9 avec un numéro de châssis très voisin W126036 (moteur M117961 puis M117963 et M117965). Sur la route pourtant, c'était autre chose et je peux l'écrire car j'ai possédé ces deux modèles. Cylindrée 4973cm3 course 85mm alésage 96,5mm 240cv 41mkg. Donc mêmes performances que le SLC 5.0 avec 52ccm en moins...

Le surcoût de l'aluminium sur la fonte est rarement évoqué, pourtant il fallait en faire des kilomètres avant de rembourser la différence de coût de production et de prix... Autant dire que l'effet de la réduction de masse sur l'environnement était voisin de zéro -déjà.

Et surtout attention : presqu'aucune pièce de M117 en FONTE ne monte sur M117 en ALU ! Ces blocs ont la même "bouille" mais sont différents dans les cotes et auraient dû logiquement changer de numéro, mais comme sur le fond rien n'était changé, Mercedes a fait durer et le M117 a pu se réincarner tranquillement sur les châssis C107 R107 puis W126 [il en va de même pour le moteur M116 en fonte qui passa lui aussi en alu à 3.8 litres sur la 380 puis finalement 420]

En 1985 la course du M117 alu est encore allongée pour passer à 5.6 litres sur les 560 SEL et SEC (cabriolet SL US uniquement). Les cv s'envolent mais le couple suit mal ! Normal, la puissance d'un moteur augmente avec la course, tandis que le couple augmente avec l'alésage.

Le M117 finit sa carrière en beauté au Mans sur une C9 Sauber et arrêta sa course folle en 1991 après 18 ans de bons et loyaux services, au profit du nouveau V8 M119, qui fut lui-même suivi par le damné 12 cyl. à plat M291 qui eut moins de succès... (lire Course plus bas)

les avatars du moteur M117

moteur

V8

cylindrée

alésage

mm

course

mm

puissance max

chevaux ch

couple max

mkg

production

modèles

M116.982 OOOO
OOOO

3499 cm3
92
65,8
200 à 5800t/mn 29,2 à 4000t/mn 1969 à 1979 350 SE SEL SL SLC
M117.982 OOOO
OOOO

4520 cm3
92
85
225 à 5000t/mn 38,5 à 3000t/mn 1971 à 1979 450 SE SEL SL SLC
M117.960 OOOO
OOOO

5025 cm3
97
85
240 à 5000t/mn 41 à 3200t/mn 1978 à 1979 450 SLC 5.0
M117.961 OOOO
OOOO

4973 cm3
96,5
85
240 à 5000t/mn 41 à 3200t/mn 1979 à 1985 500 SE SEL
M117.968 OOOO
OOOO

5547 cm3
96,5
94,8
300 à 5000t/mn 46 à 3750t/mn 1985 à 1991 560 SEL SEC

Sources MB : Document d'introduction pour le service (pour chaque modèle), Manuel de tableaux (toutes années)...

bleu = bloc FONTE
rose = bloc ALU

Les châssis Mercedes des 70s

Une fois le moteur choisi, comparez les châssis et carrosseries : le populaire W123 (carrossé en berline, coupé, kombi ou break), le superbe C107 R107 en coupé ou cabriolet, le haut-de-gamme W116 en berline ou limousine.

Vous aimez les cabriolets ? faîtes-vous plaisir avec un SL ! Bien que très cotés en collection grâce au coup de pouce des séries TV made in USA, les R107 ne furent toutefois pas les modèles privilégiés techniquement par Daimler-Benz à cette époque.

En effet, ils ne reçurent pas le train avant à déport zéro du C111, ni jamais le M100. Seuls les coupés SLC C107 eurent droit en primeur au moteur 5.0 alu en 1978. Puis le 5.6 à injection KE dès 1985 : 560 SL R107048 ou 560 SEC C126045 uniquement aux USA avec des moteurs bridés par les normes "anti-pollution". Ce M117 de 5.6l n'apportait pas grand'chose de plus que le 5.0l : même base, mêmes accessoires, même joint de culasse, tout pareil pour juste quelques centilitres de plus en tête... pour des performances à peine meilleures -l'augmentation de la course augmente les chevaux mais pas le couple.

Concernant les cabriolets R107, vérifiez que la capote est étanche -n'hésitez pas à verser un arrosoir. Certains leur préfèrent les pagodes 230 250 et 280 SL des sixties qui firent leurs preuves en rallye. Leurs moteurs étaient moins forts mais très endurants. Tout dépend de l'âge du capitaine !

Notez que les prix en sortie d'usine se sont parfois inversés en collection : le SL cote plus que le SLC par exemple. Voir tous les Types MB 1975 avec leurs prix d'origine.

Les coupés sont en outre souvent mieux pourvus que les cabriolets en équipements et cylindrée. À titre personnel, je préfère le coupé SLC C107 au cabriolet SL R107. Avec un empattement plus long, le coupé tient mieux la route et demeure, quoiqu'en disent certains, plus élégant que le cabriolet. Capot démesuré à la Mustang (en aluminium s'il vous plaît pour réduire le poids mais qui peut plomber un devis lire § suivant), vitres latérales complètement escamotables et lunette arrière arrondie typique des seventies (forme reprise sur les W126 et C126). Enfin, le coupé 450 SLC brilla en rallye, puis le 450 SLC 5.0 reprit le flambeau en 1978. Ce qui raviva le mythe du 300SL.

Les différences entre 450 SLC et 450 SLC 5.0 tiennent à la réduction de poids par passage "presque obligé" à l'aluminium : moteur, accessoires moteur, malle arrière (en plus du capot), triangles supérieurs avant, jantes en alliage et c'est à peu près tout : 100 kg de réduction de poids. Ceci au prix d'une fragilité augmentée : l'acier et la fonte sont des métaux durs, l'aluminium (et l'inox) des métaux mous.

Le 450 SLC 5.0 est donné pour 1.5t à vide, mais si vous ajoutez quelques options comme le correcteur d'assiette arrière, le climatiseur, le tempomat, les lave-phare, etc. vous perdez assez vite ce que vous gagnez. Sans atteindre toutefois les 2t de la 6.9 (qui embarquait elle presque toutes les options cataloguées). Je me dois ici de signaler que mon SLC partit à la casse en 2002 après un refus de priorité, à cause du capot avant en aluminium (monté sur tous les C107) qui plomba la facture de réparation (13000FF le capot neuf). Retenez que l'aluminium n'est pas très intéressant en carrosserie car impossible à redresser.

Suite sur ces véhicules type 107 souvent prêtés aux producteurs de cinéma et qui bénéficièrent d'une publicité mondiale page people.

Mise à jour 2018 on voit fleurir sur le "bon coin" moult Mercedes SL R107... importés des US et visibles au Havre : à éviter dans la mesure du possible ;) moches et surtout moteurs bridés ! Portés par les séries US, certains sont même maquillés avec des pare-chocs et phares européens, ce qui s'apparente à une manoeuvre dolosive...

Un point important pour la cote : la rareté relative d'une version par rapport à une autre. Saviez-vous qu'une 280 à carburateur est bien plus rare qu'une 280 E (même moteur mais avec injection et même châssis W123) ? Faut-il pour autant préférer une carbu de performances moindres à une injection, ça se discute. Consulter Types MB 1975 pour les détails techniques.



Le même V8 sur quatre véhicules différents en 1973-74 : sur cette photo sympathique (Copyright Daimler AG) prise sur l'anneau de vitesse de l'usine on voit :
DEVANT (série 107) à gauche un cabriolet Mercedes 450 SL à droite un coupé Mercedes 450 SLC
DERRIÈRE (série 116) à gauche une berline Mercedes 450 SE et à droite une limousine 450 SEL

Ces quatre véhicules partagent le même V8 M117. De mon point de vue, ce furent parmi les meilleures voitures du monde à l'époque (seventies) ! que ce soit en mécanique, en tenue de route et performances ou en sécurité (pour le confort, les gadgets ou même le bruit allez plutôt chez Rolls, Ford, Ferrari...)

Aujourd'hui encore (2020), ces modèles permettent de traverser la France sans encombre. Quelle autre marque peut suivre sans assistance ?

Notez au passage que les rétroviseurs à droite étaient encore à l'époque une option chez Mercedes, même sur ces modèles haut-de-gamme

options

Les options, presque innombrables chez Mercedes, ne sont pas toutes à recommander. Certaines ne vous serviront jamais ! Sur une ancienne, elles augmentent juste le taux de panne : c’est bête d’avoir le toit ouvrant bloqué ouvert sous la pluie ; à quoi peuvent bien servir les lavo-phare -de série sur 6.9- à part sur les pavés du Paris-Roubaix ou sur des chemins boueux, etc.

Personnellement je ne trouve pas les nombreuses options forcément utiles, mais plutôt source d'ennuis. Les boîtes automatiques, le cuir, une fanfare et des longues portées OUI, le reste a pour moi peu assez peu d'importance ! En revanche, si des options sont en place d'origine, un grain de purisme voudrait qu'elles fonctionnent correctement.

Exemple : les rétroviseurs sont manuels, même sur la 6.9, alors que déjà en 1975 chez Porsche, BMW ou Mazda ils étaient électriques et chauffants sur des véhicules beaucoup moins coûteux (une 6.9 coûtait alors DEUX Porsche 911...). -Quel dommage sussurent certains... Cependant, lorsque vous démonterez votre rétroviseur sans aucun souci avec juste un peu de patience, vous remercierez le dieu MB que ce soit aussi simple, beau et fiable. [Note technique : il est possible de reprendre certaines pièces en commun des rétroviseurs de W123, bien qu'ils diffèrent très légèrement des W116 sur 2 ou 3 points précis : poignée de réglage du miroir avec tige plus longue...]

Et puis défiez-vous des véhicules vendus toutes options , car chez Mercedes ça n'a tout simplement pas de sens -Télécharger la liste interminable ! Certes, les options de série existent (la 6.9 les avait quasiment toutes), mais c'est un très mauvais argument de vente. Ce sont des options courantes et cataloguées, mais il y a aussi les options optionnelles (le sur-mesure si vous préférez), comme un volant gainé de cuir, une radio ou TV à l'arrière, etc.

Il y aussi toutes les versions spéciales propres à un métier ou une région : taxi, export, suspension pour routes cahotiques, etc. etc. etc. Sans oublier les versions uniques Kanzlerwagen (voiture du 1er Ministre), Papamobile, ou carrossées par un spécialiste (coupé 600), voire enfin les prototypes jamais commercialisés : C111, ESB...
Kanzlerwagen Mercedes 500 SEL Helmut Kohl
Ne parlons pas des modifications techniques en usine, innombrables elles aussi suivant l'année de sortie de chaîne. Ou encore certaines options qui deviennent de série en cours de cycle de production (exemple sur les W123 : phares rond devenus carrés et direction devenue assistée en août 1982).

Il est donc impossible d'avoir l'intégralité des options sur une Mercedes et le full option que se plaisent à avancer certains vendeurs n'existe tout simplement PAS (contrairement à d'autres marques) !

Chaque Mercedes en devient pratiquement unique. Les 'options' dépendent de l'année, de la région, du métier et des choix personnels du premier propriétaire, reflets de sa personnalité.

point vert  Il vaut donc mieux se demander quel est le taux de fonctionnement des-dites options et combien coûte leur remise en état, plutôt que leur nombre, juste pour épater les amis. En restauration, le coût et les soucis augmentent plus vite que le nombre d'options !

Que penser des imports ? pas grand chose, sinon que les imports US des seventies ont des moteurs bridés par la "dépollution" : taux de compression plus faible, charbons actifs, vanne EGR et échappements beaucoup plus chers (normes anti-pollution origine Californie). A rejeter a priori, mais rien n'empêche de craquer pour raison particulière et déterminante comme une carrosserie impécable, une voiture de star, etc. D'ailleurs Peter Fonda a bien "repollué" sa 6.9 US (lire page Lu) ! Bref, une import doit être extraordinaire pour retenir votre attention. Notez en passant que la cote US des 6.9 a flambé depuis 2017 (cf News)...

Si vous comptez importer une 6.9 d'Allemagne, lisez la contribution de Charles-Henri qui a franchi... le Rhin pour trouver l'objet de ses rêves ! Ses Conseils pour immatriculer un véhicule d'importation Allemagne (16 pages) + les annexes pavillon françaisbilinguespavillon allemand de contrat de vente à Télécharger .

Prix d'époque en France en 1973

PRIX CLÉS EN MAIN TVA À 33% INCLUSE
Mercedes 450 SE : 78457FF TTC
Mercedes 450 SEL : 91957FF
Mercedes 450 SL : 89700FF
Mercedes 450 SLC : 101757FF

AUTRES PRIX de la concurrence en 1973 (TTC)
Citroen SM injection vendue 62500FF
DS 23 Pallas Injection : 31545FF
Alpine A310 Coupé : 49980FF
Opel Diplomat 2800E : 49470FF
Porsche Carrera Coupé : 90100FF
la BMW 3.0 CSI : 69870FF, etc.

Pour convertir en euros utilisez le déflateur franc/euro

Prix historique 1976

(prix clés en main TVA à 33% incluse) :
Mercedes 450 SE : 109 200FF
Mercedes 450 SEL : 125 800FF
Mercedes 450 SL : 119 800FF
Mercedes 450 SLC : 137 800FF
Mercedes 450 SEL 6.9 : 197 400FF


Au catalogue Mercedes, le cabriolet SL était donc moins cher que la limousine SEL, elle-même dépassée par le coupé SLC ! Aujourd'hui c'est l'inverse en collection... Berlines et limousines sont souvent sous-cotées ! et le cabriolet SL bêtement plus recherché que le coupé SLC, pourtant plus élégant à mon goût. Ces +18000F de différence s'expliquent par un empattement et un capot (en alu) plus longs...

Synthèse mécanique

Récapitulons notre point de vue mécanique : pour les seventies, préférez un 280, 350 ou 450 (que ce soit en berline W116, ou C107 R107 en coupé SLC ou cabriolet SL), et bien entendu une 6.9 W116 ou même une 6.3 ou 600 W100 !

Pour les eighties, préférez le 280 (6 cylindres à bloc fonte W123 C107 R107 W126 C E TE SL SE SEL), ou bien, ce que Mercedes créa alors de mieux, un 190 W201 : son moteur M102 (4 cylindres) est génial ! C'est le même bloc économique et performant monté sur une W123 en 230C à carbu, E ou TE puis sur W124...

Si vous cherchez une synthèse de tous ces moteurs et à bon compte, choisissez une classe E W124. Car elles ont monté tous ces moteurs du 4 au 8 cylindres ! De la 200 à la 500E vous avez toute une gamme... dans la gamme Mercedes, sans même évoquer les Diesel. On en croise souvent au MILLION de kilomètres. Une valeur sûre. Seul bémol : moins chromées, plus plastifiées et de ligne moins fine que leurs devancières W123.

Question [CLIC pour lire] : "MERCEDES 450 SEL 6.9 ou 560 SEL ? j'ai du mal a choisir pour un achat prochain pour faire 4000km maxi/an Merci"

Pour les 80s, on regrette que Mercedes ne soit pas allé au bout de la logique de la W126 avec un bloc 6.3 litres, comme elle l'a fait depuis (V8 ou V12). Par exemple un coupé 630 SEC, qui eût calmé les ardeurs des concurrents... Car depuis la disparition de la 600 en 1980 il y avait comme un trou, comblé 11 ans plus tard avec le 600 V12 de la W140, suivi par la résurrection de la marque Maybach, vite réenterrée depuis [vous pouvez lire ici que Mercedes, comme St Pierre, s'est renié au moins 3 fois depuis la 600].

On sent à ce moment une hésitation chez Mercedes-Benz entre luxe et performance (Rolls ou Ferrari ?).

À tirer à hue et à dia, Mercedes n'avance guère et les autres constructeurs s'engouffrent. Depuis, le cheval de bataille Mercedes c'est la F1, elle aussi un gouffre... [facturé aux clients MB, soit dit en passant].

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Résumé de cinquante ans de production MB :
années cinquante : l'après-guerre et la course (300SL) qui frappe l'imagination
années soixante : sommet en matières nobles et sur-mesure avec la limousine 600. Premier V8 d'après-guerre et suspension pneumatique. Investissement en image de marque
années soixante-dix : sommet en mécanique et ingénierie (280 à double arbre à cames et 6.9). Suspension hydro-pneumatique. Investissement en technique
années quatre-vingt : sommet en petits moteurs efficaces (190 à 4 cyl.), début de la grande série, dépollution, rationalisation (downsizing)
années quatre-vingt-dix : électronique invasive (w140), lourdeur et complexité
années deux mille : plastification, gadgétisation et rentabilisation à outrance. Mercedes passe de l'innovation à la vache-à-lait mais pour combien de temps?

depuis la F1 : fini les belles Mercedes, bonjour les "caisses en plastique connectées"... À quand le sursaut ?

Aujourd'hui (2020) MB s'engage dans la voiture électrique. Nouvelle chimère...

Moteurs Mercedes remarquables de 1950 à 1990

Voici un tableau très partial des "meilleurs moteurs" Otto et Diesel conçus par Mercedes au sens de l'innovation, de la fiabilité et des performances (dans l'ordre).

moteurs remarquables Mercedes-Benz

décennie

moteur

cylindres

cylindrée

carburant

production

commentaires

50s OM636 OOOO
1.8
1767 cm3
GAZOLE
-injection indirecte à préchambre
-bougies de préchauffage en goutte d'eau
1950-1981 (31 ans) Premier Diesel de grande série et très sobre
Nombreuses variantes : taxi 170D + Unimog 411 + Ponton + tracteurs + fixe industriel + marinisé + compresseur frigo, etc.
Consommation mesurée : moins de 3 l/heure à régime stabilisé (1800t/mn)
60s M100 OOOO
OOOO

6.3 ou 6.9
6332 | 6834 cm3
ESSENCE
-pompe mécanique sur 600 et 6.3
K-injection sur 6.9
1962-1981 (29 ans) le premier (et + gros) V8 d'après-guerre monté sur Mercedes 600, Mercedes 300 SEL 6.3 et Mercedes 450 SEL 6.9 exclusivement
soit en tout et pour tout 2500 + 6500 + 7500 = 16500 unités (à la louche...)
70s M110 OOOOOO
2.8
2746 cm3
ESSENCE à carbu ou injection D puis K 1968-1991
(23 ans)
double arbre à cames, ronflement d'avion à 120km/h, fiabilité et plaisir du 6 cylindres !
un vrai bon moteur pour débuter en Mercedes : toutes les sensations y sont
80s M102 OOOO

2.3
1.8 | 2.0 | 2.3
ESSENCE à injection K 1980-1991
(11 ans)
le premier moteur "économique" aux multiples records mondiaux (en version 2.3 16 soupapes), monté sur la célèbre "baby-Benz" 190 qui a longtemps sévi en DTM -avec double-turbo EVO I II III. Mais aussi les berlines 230E W123, break Kombi 230TE S123, coupés 230CE puis rebelote dans la série W124
Simple, sobre et puissant
Fait plus que "s'insérer" dans le trafic, même aujourd'hui (2019)

Notez le racourcissement du cycle du produit (÷3 en 40 ans).

Tableau éminemment arbitraire : il n'y eu ici ni sondage, ni aéropage de journalistes. Ce n'est qu'un aperçu très personnel, basé juste sur des faits observés ! Votre moteur n'y est pas ? Qu'importe, puisqu'il a lui aussi bénéficié du savoir-faire MB dans une autre version. Par exemple, tous les Diesel qui ont suivi le OM636 s'en inspirent fortement.

D'autres moteurs pourraient évidemment se glisser ici comme l'historique 6 cyl. M198 des 300 SL à injection directe et carter d'huile séparé, l'increvable V8 M117 connu sous plusieurs avatars (lire ci-dessus M117), le fameux 5 cyl. 3.0 litres OM617 TurboDiesel, etc.

Signalons ici qu'à force de se plier à toutes les modes (dépollution, consommation, gadgétisation) Mercedes n'est plus la marque qu'elle fut jadis et que le flambeau de l'innovation-fiabilité-performances a depuis pu être conquis, à mon grand dam, par d'autres marques...

Otto versus Diesel 2011

Aujourd'hui (en 2011) les moteurs essence sont largement dépréciés dans l'opinion, alors que jamais ils n'ont été aussi avantageux pour le porte-monnaie. Moult automobilistes au "profil essence" -petits trajets, faible kilométrage- se font vendre du gazole. Erreur qu'ils paient ensuite fort cher en filtres à particules, voire même vilebrequins et moteurs HDI cassés (faute d'entretien).

Pour se faire plaisir sur la route, je préfère personnellement un moteur à essence (Otto ou Beau de Rochas). Jamais vous n'aurez les mêmes sensations de conduite en gasoil qu'en essence. Une "essence" peut encore se jouer du trafic actuel tandis qu'une "Diesel" ancienne sera forcément à la traîne. Et le haut de gamme chez Mercedes est en essence, même de nos jours.

Alors, NON à Diesel et OUI à Otto ? Ça se discute bien évidemment suivant votre histoire et vos objectifs. Si votre enfance fut bercée au rythme tac-à-tac du Diesel, restez-y ou revenez-y. Pour faire des voyages lointains en ancienne, mieux vaut un Diesel et si vous avez besoin d'un utilitaire, le choix sera plus grand en Diesel -mais pas avant 1970 où de nombreux utilitaires roulaient à l'essence.

Etoile Mercedes Quand le gazole était vraiment bon marché (jusque vers 1980), personne ne voulait des véhicules à huile lourde, puants et fumeux. Ce sont les taxis qui ont lancé les moteurs à gasoil. C'est d'ailleurs Mercedes qui le premier -en même temps qu'Hanomag- a vendu un Diesel de série Type 260D dès 1936 (6 cyl. sorti à 1967 exemplaires).

Puis après-guerre : le moteur Diesel OM636 (OM pour Öl-Motor=moteur à huile lourde) qui fut placé dans les premiers taxi de grande série 170D, l'Unimog 411, mais aussi la Ponton et d'innombrables applications jusque dans les années 80s : tracteur, marine, moteur fixe, groupe électrogène, soit 30 ans de carrière ! Un moteur 4cyl. d'anthologie coupleux, très sobre et inusable. Notez toutefois qu'un véhicule à moteur semi-Diesel était déjà produit par Peugeot (année ?).

Autres exceptions notables en Diesel de collection : d'abord en 1974 la Mercedes 240D 3.0 châssis 115.114, le tout premier 5 cylindres au monde moteur OM617 (sur une voiture). Un peu oublié semble-t-il !

Puis en 1978 la Mercedes 300 SD 116.120. Ce fut non seulement la première classe S à moteur Diesel, mais encore le tout premier Turbo-Diesel mondial ! Mercedes coiffa ainsi au poteau la Peugeot 504 à moteur turbo, qui reste toutefois le premier turbo-diesel vendu en Europe. Peu diffusée (28600 unités environ), réservée au marché nord-américain et le plus souvent aujourd'hui fortement kilométrée, la Mercedes 300SD jouit donc d'une relative rareté.

Ce même 5 cylindres fût monté en 1980 sur la 300 TD Turbo-Diesel 123.293 célèbre Kombi (break) polyvalent, increvable et parcimonieux en entretien : un régal pour les mécanos ! (également aux USA sur 300D turbodiesel et 300CD turbodiesel)

L'idée du 5 cylindres fut reprise par Audi avec un seul même bloc essence 2.2l et juste un jeu de turbos pour différencier l'Audi 100 de l'Audi 200... (en fait 1 ou 2 turbos avec exactement le même 5 cyl.). Couple limité et bien moins pratique en réparation que Mercedes, mais très bon bloc et bonnes voitures qu'on peut recommander en collection -ne serait-ce que pour le quattro. Regardez sous la caisse : le différentiel Torsen n'a rien a voir avec le petit bricolage Subaru puis Mercedes...

L'automobiliste a bêtement les yeux rivés sur la consommation et oublie tous le reste. Or un bon calcul mécanique et économique ne conduit pas à choisir un Diesel, plus exigeant et coûteux en entretien qu'un moteur Otto. Les garagistes savent bien que le coût complet au km des moteurs Diesel est plus élevé que celui des moteurs à essence. Alors oui au Diesel pour les gros rouleurs, pas pour les collectionneurs ! Et surtout pas pour faire des courses à 2km...

Exemple : à la vidange d'un Diesel, n'oubliez pas de remplacer préventivement le filtre à gasoil. Si ça fume noir à chaud, pensez aux injecteurs très coûteux. Sur route on compte d'innombrables véhicules fûmants du noir...

En entretien, le Diesel est plus exigeant que l'essence. La purge du circuit de gazole est rebutante et difficile. La filtration est cruciale. Un véhicule Diesel qui n'a pas tourné depuis longtemps peut devenir capricieux à redémarrer et réclame ses batteries en parfait état. Ce n'est pas le cas d'une essence qui supportera mieux les intervalles sans tourner.

Reste le racket de l'État français qui ponctionne plus de taxes sur 1 litre d'essence que sur 1 litre de gazole. Ce n'est pas le cas ailleurs en Europe. Et ça ne durera pas paraît-il, les temps changent...
2018 : virement de bord : le gazole devient plus cher que le SP95 (appelé E10 soit 10% d'éthanol). Mais les gilets jaunes veillent au grain...
2019 : rétropédalage, le SP95 repasse en tête -coiffé par le SP98 (E5) qui creuse l'écart ! Qui gagnera cette course folle ? Pas vous bien entendu, mais évidemment les pétroliers et l'Etat qui vient chapoter tout ce tintouin avec la TIPP devenue TICPE, la TVA et autres discrètes taxes...
En 2019, l'Etat prélève 70 centimes d'euro sur un litre de SP98 à Paris (69cts en région et 67cts en Corse)
Pour la petite histoire économique, seul l'automobiliste lambda doit payer sans rechigner toutes les taxes sur le carburant, tandis que les transporteurs (+7,5t), les agriculteurs, pêcheurs et autres taxi sont "partiellement remboursés". Mais le pompon va, vous vous en doutez, AUX GROS. Les transporteurs les plus lourds (et plus polluants) comme les cargos, les paquebots et bien entendu le kérosène des avions sont totalement exonérés de taxes. Il faut dire qu'il est toujours délicat de taxer en zone internationale...


Revenons à nos moutons : dans une optique "collection" où l'acheteur souhaite se faire plaisir avant tout, pas d'hésitation : mieux vaut le doux ronron du V8 que le clac-clac du Diesel (même sur les véhicules récents je trouve ce cliquetis presque industriel...). Les premiers moteurs Diesel ont toutefois ce charme que confère leur fiabilité.

BENZ-ine signifie essence, pas gazole !

Suite sur la consommation de la bête lisez Acheter une 6.9

bannière Mercedes 450 SEL 6.9

Prix d'origine de votre Mercedes

Calculez en ligne le prix d'origine en DM de votre Mercedes (site allemandpavillon allemand) --> Neupreisrechner
http://www.w123-hannover.de

Aussi à télécharger, le compte-tour de W123 à installer sur votre écran d'ordinateur (indique l'usage des ressources CPU + heure) --> Drehzahlmesser

Vous trouverez aussi des photos de l'étonnante W123 rouillée volontairement par son propriétaire (coeurs sensibles s'abstenir) --> “Echt Rost?” “Ja, Rost!”

Le simulateur permet de spécifier l'année et le modèle. Vous pouvez ajouter les options payantes, celles de série sont indiquées par défaut suivant le modèle et l'année.

Prix janvier 1976 d'une Mercedes 450 SEL 6.9 avec options

Dommage qu'il n'y ait pas sur ce site sympathique le prix d'époque en FF franc français. Je me suis donc permis de créer un outil à déflater les francs en euros et vice-versa de 1911 à aujourd'hui.
Convertisseur francs euros

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