Essuie-glace moins cher !

Quelle huile pour votre ancienne ?

Le point de vue de Guillaume CHARRAS -

Il faut vidanger régulièrement, c'est essentiel et c'est souvent peu respecté, notamment par les gens qui roulent peu avec leur voiture, ils ne veulent pas se résoudre à changer une huile d'un an au prétexte qu'elle n'a que 1.000 ou 2.000 km et n'est donc pas 'sale'.

Mais, outre les kilomètres, il y a deux autres problèmes, le premier est assez évident, c'est le vieillissement de l'huile elle-même, le second est la contamination de l'huile par l'essence qui ruisselle le long des parois de cylindres, cette contamination se fait essentiellement dans les trois cas suivants :
- voiture roulant uniquement sur de petits trajets
- voiture que l'on démarre pour la faire tourner sur place dix minutes toutes les semaines ou tous les quinze jours ("pour éviter qu'elle se grippe")
- voiture réglée trop riche

La plupart des voitures de plus de trente ans rentrent dans au moins l'une de ces trois catégories, c'est dans ces véhicules que les huiles se contaminent le plus et ce sont ceux qui sont vidangés le moins souvent. Or je pense que la contamination de l'huile par l'essence a également une influence sur sa tendance à attaquer les joints.

On peut admettre qu'une très bonne huile se dégradera ou se contaminera moins qu'une mauvaise et donc attaquera les joints moins rapidement mais il est vrai que de toute façon, il faut au moins vidanger une fois par an pour éviter les surprises, et rouler régulièrement et sur des distances suffisamment longues pour que le moteur ait le temps de chauffer et d'éliminer la condensation et un maximum de vapeurs d'essence, c'est ce que j'essaie de faire et je pense que vous aussi mais on voit trop de collectionneurs n'utiliser leur voiture que pour aller acheter le pain ou les faire tourner sur place dans leur garage, ce qui est pire que tout.

Dans les notices de W116, et du point de vue des viscosités, c'est bien la 10W40 qui était la plus polyvalente (en ce qui concerne les températures d'usage).

La 15W40 est homologuée aussi mais pas par temps trop froid.

Ceci dit, j'ai remarqué que beaucoup de W116 tournaient à la 15W40 (voire à la 20W50 !) alors qu'elles étaient quasi-neuves et entretenues en concession Mercedes (indications trouvées dans les carnets d'entretien de plusieurs voitures). J'ai parfois utilisé ma 450SE par des temps très froids et l'huile 15W40 n'a jamais causé de problème de démarrage.

J'avoue qu'à l'origine, je n'ai pas vraiment choisi la spécification 15W40 plutôt que 10W40 pour mes W116, j'ai plutôt choisi de réutiliser la même huile que celle utilisée par la concession MB dans cette voiture de 1973 à 1986 : Labo 4G.

Il s'est trouvé que cette huile était une 15W40. Mais je dois avouer que jusqu'à maintenant, ce choix de réutiliser exactement la même huile qu'à l'époque (ou du moins ce qui s'en rapprochait le plus sur le marché actuel) m'a plutôt porté bonheur. Il est également vrai qu'aujourd'hui, la spécification 10W40 correspond plutôt à des huiles semi-synthétiques, d'où ma préférence pour la 15W40 car elle est souvent minérale.

Il est vrai que les huiles de synthèse sont, à mon avis, totalement inadaptées à nos moteurs. Pour les huiles semi-synthétiques, je suis méfiant mais pas totalement opposé :

- je possède une Ford Taunus 12M, de 1965, que mon père avait achetée en 1993, peu kilométrée, en première main et, a priori sans que le moteur ait jamais été ouvert. Déjà à cette époque, elle tournait avec de l'huile Igol GT1 15W50 semi-synthétique. Mon père a fait environ 6.000 km avec cette auto avant qu'elle arrête de rouler en 1998 pour des broutilles (durite d'essence percée, étriers de freins grippés car elle roulait trop rarement). J'ai remis cette auto en service en 2005, en continuant à utiliser cette même huile. L'auto avait vraisemblablement un segment coincé au fond de sa gorge après sept ans d'inactivité, elle fumait un peu bleu à l'échappement et buvait de l'huile de manière régulière. Au fil des kilomètres, la fumée a disparu, la consommation d'huile est devenue totalement négligeable. Les joints de queue de soupape et beaucoup d'autres joints sont toujours d'origine, à ce jour rien à signaler. Seuls les joints de cache-culbuteurs en liège ont été remplacés, car ils ont mal supporté le démontage pour le réglage du jeu de soupapes, ainsi que le joint de collecteur d'admission, qui fuyait mais par une déchirure nette : un morceau pendouillait lamentablement à l'extérieur. En 2009, j'ai démonté le carter d'huile, il n'y avait aucun dépôt, l'intérieur du carter paraissait neuf, les pièces rendues visibles par ce démontage faisaient également bonne impression. La fréquence de vidange est annuelle, ce qui correspond généralement à 5.000km. La version 15W50 ayant disparu, je suis passé l'année dernière à l'Igol GT1 10W40, sans changement notable.

- en vue de "rationaliser" mes stocks de lubrifiants, j'ai décidé d'utiliser cette même huile dans une de mes 280SE achetée en 2011 et remise sur la route en 2012 mais dont le moteur a été refait très peu de temps avant que son ancien propriétaire la semi-immobilise. Cette auto avait visiblement un moteur propre (d'après ce que j'ai pu voir par le trou de remplissage d'huile). 4.000km et six mois depuis la vidange, rien à signaler, pas de fuite, pas de surchauffe, pression d'huile sans reproche.

Cette huile semi-synthétique me paraît adaptée à des moteurs très peu kilométrés ou refaits mais pour le tout-venant des moteurs, je préfère une bonne huile minérale :

- j'ai acheté ma 450SE en 2006, le carnet d'entretien et les factures montraient que l'huile utilisée de 1973 à 1986 était la Labo 4G (huile minérale 15W40). Une huile Igol Rallye ZS avait été utilisée en 1995 pour une vidange, je n'avais pas d'autre indication. J'ai de nouveau utilisé la Labo 4G minérale dans cette auto. L'intérieur du moteur était très propre d'après ce que j'ai pu voir en ôtant les couvre-culasses pour régler le jeu aux soupapes. La pression d'huile a toujours été bonne, la voiture n'a jamais fumé et aucune fuite d'huile sérieuse n'a jamais été à déplorer (il y avait des suintements mais j'ai l'impression qu'ils ont progressivement disparu). En revanche, l'auto passait du "MAX" au "MIN" (2L) en 1.200km, la consommation d'huile était donc importante mais elle a été divisée par deux à partir de l'été 2011, lorsque j'ai ajouté à l'huile un additif Ecotec T2S (un "hyper-lubrifiant" aux silicones comparable je pense au MECACYL).

- Depuis septembre 2011, j'utilise également cette huile dans une de mes 280SE, sans souci, je n'ai noté aucune fuite au joint situé entre la culasse et le carter d'arbres à cames, pourtant réputé incontinent sur beaucoup de M110.

- J'ai logiquement mis cette même huile dans ma 350SE lorsque je l'ai achetée en 2012. Ma 350 a des poussoirs hydrauliques et bientôt 200.000 km mais elle ne claque pas au démarrage à froid, en dépit de l'utilisation d'une huile minérale 15W40.

En revanche, il est clair que ma 350SE, comme la 280SE évoquée juste avant, a le moteur "sale" et a tourné avec des huiles de m... mais pour l'instant cela n'est perceptible qu'en regardant l'intérieur du moteur. Il n'y a ni fuite suspecte, ni consommation d'huile excessive, ni pression trop basse, ni claquement imputable à la qualité de l'huile.

L'huile minérale 15W40 me paraît adaptée à nos vieux moteurs et semble avoir, jusqu'à maintenant, épargné les vieux joints de mes moteurs.
J'ajouterai seulement que l'huile Labo 4G a changé de nom depuis 2010 ou 2011, elle est devenue Fuchs Titan Formula (Labo se trouvant désormais dans le giron du groupe Fuchs).

par Guillaume CHARRAS © 2013

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